D’habitude, c’est en décembre qu’on se livre aux prévisions en tous genres pour l’année à venir. Je me risque à vous prédire, trois mois à l’avance et avant que tous les gurus du numérique ne le fassent, les 7 plus grandes tendances en marketing digital qui marqueront l’année 2015.

#1 Le contenu est forcément adapté aux mobiles

L’utilisation des smartphones et des tablettes se généralise. En 2017 selon Forbes, 87% des ventes d’appareils connectés seront des tablettes ou des smartphones. Aujourd’hui déjà, 56% des e-mails consultés le matin entre 7 et 9 heures, le sont à partir d’un téléphone portable. Et environ 35% du trafic issu des moteurs de recherche provient d’un device mobile. La transition de l’ordinateur traditionnel vers le mobile est déjà en marche, et les sociétés qui ne la suivent pas risquent de perdre des clients et d’être dépassées par leurs concurrents. Il devient crucial d’offrir une expérience utilisateur adaptée à la mobilité, que ce soit en créant une version mobile de son site, ou par le biais du responsive design.

#2 Le Content marketing se professionnalise

Le Content marketing – et par là-même l’Inbound marketing puisqu’il est son cheval de Troie – fait déjà l’objet de toutes les stratégies digitales en 2014. En quoi consiste-t-il ? Pour asseoir leur crédibilité, gagner la confiance de leurs clients et instaurer un attachement à leur marque, les sociétés créent régulièrement du contenu à valeur ajoutée, qu’elles diffusent par l’intermédiaire de différents canaux. Ce contenu peut prendre diverses formes : blogs, livres blancs, infographies, vidéos, webinars, podcasts, magazines interactifs, etc.
Par le biais du Content marketing, les sociétés se forgent une réputation positive au sein de leur secteur. Plutôt que de faire appel à des techniques de masse comme la télévision ou la radio, elles préfèrent maintenant se concentrer sur du contenu de qualité, engageant, destiné à un public bien ciblé.
2015 sera l’année de la professionnalisation du Content marketing. Exit les fermes de production de contenus low-costs payées au mot, qui ont tendance à fournir des articles de piètre qualité sans valeur ajoutée pour les consommateurs. Face au flot de contenus produits par les marques, les consommateurs vont être de plus en plus sélectifs. Si elles veulent continuer à se distinguer, les sociétés vont devoir redoubler d’efforts et apprendre à raconter des histoires captivantes, inédites, bien mises en scène, centrées autour du consommateur et non du produit.

#3 Les investissements dans les médias sociaux se diversifient

Les directeurs marketing déclarent à 92% que les médias sociaux sont importants pour leur marque. Ils continuent de ré-affecter des budgets initialement dédiés à la publicité traditionnelle vers les médias sociaux et l’inbound marketing. Si les sociétés sont convaincues que les réseaux sociaux contribuent à développer la notoriété, la visibilité d’une marque et la confiance envers elle, elles sont confrontées aux choix des réseaux sociaux dans lesquels investir. Tous les jours, on entend parler de nouveaux : SnapChat, Tango, Ello… Certains ont le vent en poupe, d’autres sont en perte de vitesse. Ce sont les réseaux basés sur l’image ou la micro-vidéo qui connaîtront vraisemblablement un véritable succès en 2015.

Le sort de Google+ est en revanche incertain. Il est à la fois incontournable pour des raisons de SEO, mais la suppression récente de l’Authorship et de la photo suscitent des interrogations quant à l’avenir de ce réseau… Les plateformes ont des niveaux de maturité différentes, des spécificités et des cibles distinctes. Les marques auront intérêt à multiplier les réseaux sur lesquels se positionner afin d’atteindre le maximum de consommateurs et de s’assurer la meilleure visibilité.

#4 Le « Marketing naturel » émerge

Contenus, réseaux sociaux et SEO vont s’entremêler encore plus pour former ce que j’appelle le « Marketing naturel ». Ces dernières années, la triste tendance consistait à produire du contenu, non pas pour les consommateurs, mais pour les moteurs de recherche dans le but d’améliorer son positionnement sur les pages de résultat. La rédaction d’un article était dictée par un nombre de mots minimum, une densité de mots-clés voire même d’une hiérarchie bien précise pour être « Google friendly ». Avec la prise en compte des signaux sociaux dans les algorithmes des moteurs, on peut espérer que ce genre d’articles tendra à disparaître. Les sociétés vont de nouveau pouvoir produire des contenus pertinents et de qualité à destination de leurs clients, et qui auront un double impact : l’engagement à la marque et le SEO. Plus un contenu est pertinent et de qualité, plus il va obtenir de backlinks et être partagé. Et plus il va être partagé, meilleur sera son positionnement dans les moteurs de recherche (même si le poids des partages n’est pas le même que les backlinks traditionnels). Une spirale vertueuse « Contenu de qualité > Partages > Meilleur positionnement  » est engagée !

#5 YouTube va supplanter la télé

La progression de YouTube est fulgurante. Chaque jour, plus de 100 millions d’internautes regardent une vidéo online (dont 40% à partir de leur mobile). Toutes les minutes, ce sont plus de 100 heures de contenu vidéo qui est téléchargé sur YouTube. Selon Nielsen, chez les adultes américains âgés de 18 à 34 ans, le taux de reach de YouTube est supérieur à celui de toute autre chaîne câblée.
Comment expliquer ce phénomène ? Pour la génération Y, YouTube est leur télévision. Ils préfèrent cette plateforme à tout autre réseau numérique. Les marques commencent à comprendre le pouvoir de YouTube. Selon une étude de eMarketer, elles devraient dépenser jusqu’à 15% de leur budget publicitaire sur ce média en 2017. Eric Schmidt, président exécutif de Google, le résume ainsi : « Je pensais que YouTube était comme la télé, mais ce n’est pas vrai. J’avais tort. La TV est uni-directionnelle. YouTube répond. Avec la télé, on obtient du reach. Avec YouTube, on obtient de l’engagement.  »

#6 Le e-marketing devient local

L’ironie du web est que l’on utilise le réseau mondial (world wide web) pour s’intéresser maintenant au niveau local. Avec la généralisation des smartphones, les contenus géo-localisés, contextualisés et en temps réel deviennent des éléments indispensables dans toute stratégie marketing digitale.
Les acteurs majeurs se mettent aussi en mode local. La plateforme Snapchat généralise ainsi son filtre géographique (disponible au début uniquement à New York et Los Angeles). Facebook vient de lancer un nouveau format d’annonce publicitaire – « local awareness » – destiné aux sociétés qui visent une clientèle de proximité. Le mastodonte Google s’active aussi. Car en matière de recherches locales, Google est victime de son propre succès. Dans la mesure où le moteur indexe tellement de pages au niveau mondial, traiter des questions spécifiques, à un niveau local, devient très compliqué. Cette année déjà, Google a sorti My Business, qui vient remplacer Google+ Local. Cette plateforme a pour objectif d’aider les entreprises à augmenter leur visibilité au niveau local. C’est au tour maintenant de Google Shopping (Product Listing Ads ou PLA) de devenir locales. (Cette option est pour l’instant disponible uniquement aux Etats-Unis.) Le principe est le suivant : En-dessous des produits proposés dans ces annonces, Google affichera les quantités disponibles à proximité.
Il y a fort à parier qu’en 2015, Google et les majors poursuivront leurs efforts en local.

# 7 Le big data évolue du concept à l’exploitation

Cette année, on nous a rebattu les oreilles avec le big data, chacun y allant de sa définition, mais sans y voir encore vraiment bien son utilisation ni ses applications possibles. 2015 sera l’année où les entreprises vont moins parler de big data, et commencer sérieusement à l’exploiter pour en tirer des bénéfices utilisateurs.

Un exemple remarquable d’exploitation de big data est la page YouTube d’Unilever. A l’heure actuelle, plus de 11 milliards de recherches sont effectuées chaque année sur la requête « Hair ». Unilever a noué un partenariat avec Google pour exploiter les données dans le but d’anticiper les tendances autour des cheveux, avant qu’elles ne surviennent réellement. Google a ensuite transmis à des blogueurs influents  les requêtes liées à ces futures tendances, afin qu’ils réalisent des tutoriels associés. L’équipe Unilever/Google déclare pouvoir anticiper une tendance trois mois avant qu’elle ne surgisse. Unilever a créé une chaîne YouTube, appelée « All Things Hair« , regroupant tous ces tutoriels en vidéo. Lancée en 3013, « All Things Hair » est devenue la première chaîne du soin du cheveu,  avec plus de 17 millions de vues.

Selon vous, quelles seront les tendances du marketing digital en 2015 ?